76 actu – Procès d’une mère infanticide à Rouen : le premier jour d’audience

Droit Pénal

Une femme de 28 ans est jugée depuis le 21 mai 2014 devant la cour d’assises de la Seine-Maritime, à Rouen. Elle est accusée d’avoir abandonné deux nourrissons à leur naissance.

L’affaire est jugée jusqu’à vendredi 23 mai 2014, devant la cour d’assises de la Seine-Maritime, à Rouen.

La cour d’assises de la Seine-Maritime, à Rouen, examine depuis mercredi 21 mai 2014, 9h, une femme accusée d’avoir abandonné deux nouveaux-nés à la naissance. Le premier nourrisson, une fillette, a été retrouvé mort sur le parking d’une grande surface à Yvetot en février 2010. Le second, un garçon, ne doit sa vie que grâce à la vigilance d’un passant qui, intrigué, avait vu un sac plastique bouger, jeté dans un champ, en avril 2011. La mère de famille, qui a pourtant élevé un enfant jusqu’à ses 5 ans, a reconnu être l’auteur des faits dès les premières minutes d’audience.

Une mauvaise mère ?

Assise dans son box, encadrée par les policiers, juste derrière son avocat Me Jean-Marc Virelizier, cette jeune femme aujourd’hui âgée de 28 ans n’a pas bronché de l’après-midi : personne, en ce premier jour de procès, pas même le président Christian Balayn, ne l’a encore interrogée. Les bras croisés, les cheveux blonds tirés et des cernes bien marquées, elle a donc gardé le silence, hochant parfois la tête, lorsqu’elle entendait certains témoins dire du mal d’elle.

C’est une mauvaise mère. Colérique. Alcoolique. Elle n’a rien dans le cerveau, c’est honteux », dira fermement l’un d’eux à la barre. Le président : « Mais vous n’avez jamais eu de discussion directe ensemble, n’est-ce pas ? » « C’est vrai. »

« J’étais constipée »

Une enseignante, qui a eu le fils de l’accusée en classe : « Je pense qu’elle s’occupait bien de son enfant et elle venait toujours le chercher à l’école, avec sa sœur, et les enfants de sa sœur. C’est quelqu’un de très discret, ou alors de timide. Le déni de grossesse, on voit ça à la télé mais on n’imagine pas que ça peut arriver autour de nous. Avec du recul, j’ai du mal à croire qu’elle ait pu faire ça ».
À l’école ou parmi les proches, beaucoup disent avoir vu la physionomie de la jeune femme changer d’un seul coup et s’être demandés si elle n’était pas enceinte, début 2010, comme à la fin de l’hiver 2011. À la directrice de l’établissement de son garçon, qui lui a carrément posé la question un jour, l’accusée répondra : « Je suis malade ». À l’une des sœurs du père biologique du premier nourrisson abandonné, qui l’a vue un jour le ventre rond et le lendemain (après l’accouchement), amaigrie, elle aurait dit : « J’étais constipée ». C’est également à cette même personne, ainsi qu’à d’autres que la mère de famille, a annoncé être enceinte de 8 mois, d’une fille, à qui elle avait déjà acheté des robes… alors qu’elle ne l’était pas.

Qui est cette femme qui n’avait encore jamais fait parler d’elle avant son interpellation, en 2011 ? L’audience reprend jeudi 22 mai à 9h, avec notamment son interrogatoire et l’expertise du psychologue Jean-Luc Viaux et du médecin psychiatre Patrick Boulay.

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